Découvrir le Carême Christian De Duytschaever
Tradition… Le mercredi des Cendres reste bien typé comme premier jour du Carême. Les cendres que l’on peut y recevoir proviennent de rameaux de buis de l’année précédente ; ce signe étant de « mort » , nous pouvons y voir un rappel de la nécessité de nous rouvrir à une « vie » nouvelle, de nous convertir pour être unis à la résurrection du Christ. …
La durée
Le mot « Carême » lui-même en garde la trace : il est de la même racine que « quarante », et compte effectivement 40 jours, du mercredi des cendres au samedi saint, sans compter les dimanches. En effet, tous les dimanches de l’année étant déjà en quelque sorte des célébrations pascales, on ne les fait pas « compter » dans le temps défini comme celui de la « préparation » à fêter Pâques.
Le rapprochement est souvent fait avec les quarante jours de Jésus au désert, évoqués dans les évangiles synoptiques en introduction à la vie publique.
On peut dire que le symbole biblique des 40 est celui de la préparation d’une vie nouvelle : ainsi, 40 jours de déluge avant l’arc-en-ciel de l’alliance (Gn 7-9), 40 ans de passage au désert avant l’entrée en terre promise (Ex 16,35), 40 jours au sommet du Sinaï avant de recevoir la Loi de l’Alliance (Ex 24,15-18 ), 40 jours de marche du prophète Elie vers le rendez-vous de Dieu à l’Horeb (1R 19,8 ), ou encore les 40 jours d’apparition de Jésus avant la mission donnée aux disciples lors de l’Ascension (Ac 1,3). …
A la source : prier
Comment « vivre » le temps du Carême ?
Non pas comme une manière de « mériter » Pâques, mais bien comme une occasion de laisser renouveler notre vie par la communion à la vie ressuscitée de Jésus.
L’Eglise nous y invite particulièrement le mercredi des Cendres, en relisant l’évangile de Matthieu (6,1-18 ).
La première piste est celle du ressourcement en Dieu : la prière.
Seul ou ensemble, prendre le temps d’écouter la Parole de Dieu et d’y répondre, prendre du temps pour revivifier, réexprimer notre rapport à Dieu.
Cela inclut sans doute la nécessité d’un temps d’arrêt, d’une certaine dose de silence …
Une échelle de valeurs : jeûner
Cette deuxième piste invite à redécouvrir l’essentiel de notre vie, à remettre au clair l’échelle de nos valeurs.
Dans cette perspective, on peut certainement se priver de l’accessoire bien utile mais qui devient parfois fort encombrant. Le jeûne de nourriture, pratiqué le mercredi des Cendres et le Vendredi saint, vient nous le rappeler de façon bien concrète. Mais il est certain que ce n’est pas le seul domaine où des choix sont à repenser : il y a peut-être quelques autres types de « nourritures » dont on risque de devenir esclave, et pour lesquelles il serait bon de jeûner ! A découvrir et à déterminer soi-même, sans doute, seul ou avec d’autres : on peut penser, selon les cas, à bien des aspects de notre vie : friandise, télé, drogue, bruit, pouvoir …
Un style de vie : partager
La troisième piste dérive normalement des deux premières, car aucun d’entre nous n’est seul au monde. Et l’autre peut devenir, profondément, le « copain », le « compagnon », (c'est-à-dire « celui avec qui je partage le pain », les ressources de vie).
Deux niveaux sont sans doute toujours à revivre dans ce partage :
- aussi bien tout à côté de nous, ici (en famille, à l’école, en communauté) ;
- qu’aux dimensions de la planète (toute la question de la gestion de la nature et de nos relations aux pays dits en voie de développement).
extraits d’un article du livre 40 fois « 7 clés »pour agir et comprendre en catéchèse
sous la direction de Jacques Renders, Editions Averbode, Lumen Vitae, Les Editions de l’Atelier
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