Chemin d'alliance - Carême 2009 (année B)

Je suis le chemin, la vérité et la vie. Jn 14,5

La vie chrétienne ne se présente pas comme une route bien balisée.
Il s'agit plutôt d'entrer en chemin, de se frayer un chemin dont l'originalité est qu'il est totalement nôtre et qu'il correspond à notre vraie capacité de liberté.

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25 février - mercredi des Cendres

Convertissez-vous et croyez à la Bonne Nouvelle. Mc 1,15

Notre existence familiale, professionnelle, politique peut s'accomplir selon des routes bien déterminées avec des panneaux d'information qu'il suffit à la limite de suivre. Pour notre vie chrétienne ; il faut sortir de ces routes et entrer en chemin. Et de ce chemin, il nous faudra d'abord déterminer l'orientation, une orientation beaucoup plus fondamentale que toutes celles qui nous caractérisent aux yeux de nos contemporains.

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26 février - deuxième jour du carême

Malheur à moi, je suis perdu, car je suis un homme aux lèvres impures. J'habite au sein d'un peuple aux lèvres impures, et mes yeux ont vu le Roi, le Seigneur Sabaoth. Isaïe 6, 2-5

La première demande que nous adressons au Père est : « Que ton Nom soit sanctifié ! ».
... Reconnaître sa sainteté, c'est aussi du même coup entrer en ce chemin de la louange et de l'adoration, d'une adoration « en esprit et en vérité » : conduite par l'Esprit de Dieu, elle nous fait découvrir la vérité du visage de Celui que, selon l'enseignement de Jésus, nous osons appeler ''Père''.

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27 février - troisième jour du carême

N'est-ce pas plutôt ceci, le jeûne que je préfère : défaire les chaînes injustes, renvoyer libres les opprimés, et briser tous les jougs? N'est-ce pas partager ton pain avec l'affamé, héberger chez toi les pauvres sans abri, ne pas te dérober devant ta propre chair ? Alors ta lumière éclatera comme l'aurore ... Isaïe, 58,6-8

Le Royaume, quand il est venu en nous, s'investit dans toutes les formes de don de soi, de la reconnaissance de l'autre, de la construction de la paix : et paix et vérité se rencontrent, fondées sur l'Espérance invincible de ce royaume qui vient.

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28 février - quatrième jour du carême

On t'a fait savoir, homme, ce qui est bien, ce que le Seigneur réclame de toi : rien d'autre que d'accomplir la justice, d'aimer la bonté et de marcher humblement avec ton Dieu. Michée 6,8

La volonté de Dieu ne s'impose pas à nous, jamais, c'est plutôt à nous de découvrir ce vouloir qui s'exerce sur notre vie comme un attrait, comme un courant qui nous oriente. ... Accomplir la justice, aimer la bonté, marcher humblement avec notre Dieu, c'est bien là le chemin que nous suivons dans ce voyage entrepris depuis notre baptême.

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1er mars - premier dimanche de Carême





L'Esprit pousse Jésus au désert. Il y resta quarante jours, tenté par Satan. Il vivait parmi les bêtes sauvages et les anges le servaient. Après l'arrestation de Jean Baptiste, Jésus partit pour la Galilée proclamer la Bonne Nouvelle de Dieu ; il disait : "Les temps sont accomplis : le Règne de Dieu est tout proche.
Évangile selon saint Marc, chapitre 1, versets 12-15.

Pour qui chemine dans la foi, pour qui chemine vers la foi, les quarante jours du carême sont un temps important. Ils nous rappellent les quarante jours que Jésus a passés pour nous au désert, il y a deux mille ans : c'est là que le Fils de Dieu, envoyé par Dieu pour nous sauver, a commencé à prêcher le royaume des Cieux, et c'est là que nous aussi voulons nous retrouver pour commencer ce carême et nous souvenir de celui qui nous a sauvés : Jésus Christ, le Fils de Dieu qui disait : « Les temps sont accomplis : le Règne de Dieu est tout proche. Convertissez-vous et croyez à la Bonne Nouvelle ! ».
Si le Fils de Dieu est venu nous sauver, c'est que nous nous étions égarés dans ce désert. Au commencement, il n'y avait en effet ni désert ni appel à la conversion. Il y avait simplement le royaume de Dieu et ce que Dieu avait préparé pour nous.
... En nous révélant à travers Jésus le visage du Père et en ressuscitant Jésus, mort pour nous sur le bois de la Croix, c'est notre âme, notre coeur, que Dieu a ressuscités : il a fait refleurir notre intelligence et notre volonté, il a fécondé le désert où nous vivions comme défigurés par le péché. Il a fait briller en nous l'amour du Père. Et désormais, que peut-il attendre de nous ? Simplement que nous prenions le risque d'entrer à nouveau dans ce monde où nous porterons un fruit qui demeure.
Il n'attend plus que nous prenions le risque de partir à la conquête du royaume qu'il nous ouvre et nous offre, où sa grâce nous précède et où il nous attend.

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2 mars - cinquième jour du Carême

Prendre des risques et se convertir

Un homme demanda à Jésus : "Bon maître, que dois-je faire pour avoir la vie éternelle ?" Jésus lui dit : "Tu connais les commandements." [...] Puis il lui dit : "Une seule chose te manque : va, vends tout ce que tu as, donne-le aux pauvres et tu auras un trésor au ciel ; puis viens et suis-moi."
Évangile selon saint Marc, chapitre 10, versets 17-21

Dieu nous appelle à être forts et à nous convertir en dépit de tout : à prendre le beau risque d'agir avec droiture quand bien même nous vacillerions encore à voir clairement ce qui est bon, quand bien même de vrais obstacles se dresseraient sur la route de notre bonheur.

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3 mars - sixième jour de Carême

Prendre des risques et ne pas avoir peur

Vous êtes la lumière du monde. Une ville au sommet d'un mont ne peut être cachée. Et l'on n'allume pas une lampe pour la mettre sous le boisseau, mais bien sur le lampadaire, où elle brille pour tous ceux qui sont dans la maison. Ainsi votre lumière doit elle briller devant les hommes.
Évangile selon saint Matthieu, chapitre 5, versets 14-16

L'amour de Dieu, l'amour du bien qui est en nous, nous voulons le répandre autour de nous : la gloire de Dieu, c'est que nous portions du fruit.
...Il arrive qu'au moment où nous avons envie de prendre des risques pour faire le bien et d'aller de l'avant, nous sentons aussi la timidité qui nous assaille : à force d'imaginer le pire, la tentation est grande de rester caché.
...Nous devons aussi apprendre à tempérer nos craintes, à tenir constamment éveillé en nous l'espoir de porter du fruit pour le Royaume. Dieu lui-même nous en assure : « Vous êtes la lumière du monde. »

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4 mars - septième jour de Carême

Prendre des risques et être généreux

Donnez et l'on vous donnera ; c'est un bonne mesure tassée, secouée, débordante, qu'on versera dans votre sein ; car de la mesure dont vous mesurez, on mesurera pour vous en retour.
Évangile selon saint Luc, chapitre 6, verset 38

Dans la générosité chrétienne, il y a comme un trop plein qui cherche à s'épancher dans la recherche de ce qui est tout simplement grand et beau. C'est un aspect de la recherche de la sainteté, qui bannit la crainte et la mesquinerie, nous pousse à prendre des risques et à vouloir porter du fruit. N'ayons pas peur d'être magnificents dans notre vie selon l'Évangile !

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5 mars - huitième jour du Carême

Prendre des risques et modérer son audace

Quel est le roi qui partant faire la guerre à un autre, ne commencera pas par s'asseoir pour examiner s'il peut avec dix milles hommes battre celui qui marche contre lui avec vingt mille hommes ? Sinon, alors que l'autre est encore loin, il lui envoie une ambassade pour demander la paix.
Évangile selon saint Luc, chapitre 14, verset 25.

Un obstacle, ce n'est pas seulement quelque chose qui nous arrête ; ce peut être quelque chose qui nous stimule, car il y a en nous un élan qui instinctivement nous pousse à affronter les obstacles : l'audace.
Pour qui donc veut s'élancer à la conquête du Royaume de Dieu, et qui sait que cela implique de prendre des risques, l'audace est primordiale.
L'audace est une chose bonne et nécessaire, mais la sagesse nous invite à la maintenir dans un juste milieu. ... Que le Seigneur m'aide à avoir de l'audace, une audace véritable : une audace ardente, mais aussi juste et vraie, mesurée et durable !

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6 mars - neuvième jour du Carême

Prendre des risques et supporter l'épreuve.

Venez à moi, vous tous qui peinez et ployez sous le fardeau et moi je vous soulagerai. Chargez-vous de mon joug et mettez vous à mon école car je suis doux et humble de coeur, et vous trouverez le soulagement pour vos âmes.
Évangile selon saint Matthieu, chapitre 11, versets 28-30.

Nous savons tous que la vie quotidienne est une épreuve de longue haleine. Les difficultés peuvent peu à peu nous faire oublier pourquoi nous nous sommes engagés dans telle ou telle voie : "Qu'est-ce que je fais là ?", risque-t-on de se demander un jour, que ce soit un religieux dans son engagement, un employé dans son travail, un conjoint dans son couple.
... Puisse le Seigneur ne cesser de renouveler en notre coeur, la patience, la douceur et la charité !

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7 mars - dixième jour du Carême

Prendre des risques et l'espérance chrétienne

Jésus disait à ses disciples : "En vérité, en vérité, je vous le dis : si le grain de blé tombé en terre ne meurt pas, il reste seul ; mais s'il meurt, il porte du fruit en abondance."
Évangile selon saint Jean, chapitre 12, verset 24.

C'est Dieu, et lui seul, qui achèvera de donner un sens aux risques que nous avons pris. Pleins de cette espérance qu'il nous donne, nous sentons une certaine assurance se répandre dans notre âme : elle nous donne la force d'oublier le chemin déjà parcouru, en bonne ou en mauvaise part, et de continuer d'aller de l'avant.

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8 mars - deuxième dimanche de Carême

Je sais bien que tu m'aimes !

Pierre alors prend la parole et dit à Jésus : "Rabbi, il est heureux que nous soyons ici ! Dressons donc trois tentes : une pour toi, une pour Moïse et une pour Élie." De fait, il ne savait que dire, tant était grande leur frayeur. »
Évangile selon saint Marc, chapitre 9, versets 5 et 6.

La Transfiguration est dans la vie de Jésus un événement hors catégorie, un événement devant lequel il est difficile de ne pas partager à la fois l'émerveillement et la frayeur des disciples. Il y avait bien de quoi perdre tout repère. Tant mieux si nous partageons ce chamboulement dans notre rencontre avec Dieu.
Cette deuxième semaine de carême est peut-être pour nous marquée par cette perte de repères, ce chamboulement dans la vie spirituelle. Première semaine : on y va, le coeur vaillant, plein d'entrain. Tout va bien. Puis viennent les premières désillusions, l'impression prégnante du temps qui passe trop lentement et surtout l'absence de récompenses aux efforts bien intentionnés. Dieu attendrait-il autre chose de nous ?
... Le carême est peut-être, à ses débuts tout au moins, la reconnaissance effrayée que simplement nous « aimons bien Dieu », voire que « nous ne l'aimons pas ». Nous sommes comme Pierre, nous ne « savons pas que dire », désarçonnés, retournés devant qui est Dieu et qui nous sommes, nous en face de lui. Ce désarçonnement est le lieu même de la relation authentique avec Dieu. Ce désarçonnement du coeur navré de ne pas aimer, ce « e ne t'aime pas comme tu nous le demandes » que nous pouvons éprouver, quand il est assumé, rend possible notre propre transfiguration. Il laisse Dieu lui-même aimer en nous comme il faut l'aimer.

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9 mars - onzième jour du Carême

Dieu, premier de cordée.

Jésus prend avec lui Pierre, Jacques et Jean, et les emmène, eux seuls, à l'écart sur une haute montagne. Et il fut transfiguré devant eux. Évangile selon saint Marc, chapitre 9, verset 2.

« Sur une haute montagne » : Les montagnes sont nombreuses dans la Bible : Montagne de l'Horeb où Dieu se révèle à Moïse puis à Elie, Montagne des Béatitudes, Mont des Oliviers, jusqu'au rocher du Golgotha où le Christ est mis en croix. La montagne, c'est le lieu du contact entre le ciel et la terre. Un lieu idéal pour la transfiguration. La montagne, c'est aussi le lieu de détachement de la plaine, du quotidien, d'une certaine - osons le mot - platitude. Comme les apôtres menés sur « une haute montagne », quittons la plaine pour entrer dans une intimité de Dieu que nous aurons, par la suite seulement, à révéler à nos frères.

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10 mars - douzième jour du Carême

Plus blanc que blanc.

Ses vêtements devinrent resplendissants, d'une blancheur telle que personne sur terre ne peut obtenir une blancheur pareille.
Évangile selon saint Marc, chapitre 9, verset 3.

Cette blancheur, nous dit l'évangile, dépasse tout ce que l'on peut imaginer d'après ce que nous voyons sur terre. Seuls le coeur et l'intelligence permettent un peu de la percevoir. C'est en Jésus seul que la lumière resplendit magnifiquement et rayonne jusqu'à nous.

Le carême, c'est moins le temps de faire la lessive dans sa vie que de simplement contempler celui qui est la Lumière inaccessible. En le regardant, oui, notre regard devient lumineux, pur, et peut-être rayonnerons-nous à notre tour, malgré nous. « En ta lumière, nous voyons la lumière » dit le psaume 36.

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11 mars - treizième jour du Carême

Une parole qui dit Dieu

Élie leur apparut avec Moïse, et ils s'entretenaient avec Jésus. Pierre dit à Jésus : "Rabbi, il est heureux que nous soyons ici ! Dressons donc trois tentes : une pour toi, une pour Moïse et une pour Élie." Il ne savait que dire, tant était grande leur frayeur.
Évangile selon saint Marc, chapitre 9, versets 4-6.

Moïse, Elie : deux figures bibliques regardent le Christ comme leur centre. Le Christ est la clé qui permet de comprendre la Loi et les Prophètes. En ce carême, allons jusqu'à Pâques en entendant chaque parole de Dieu à travers la figure du Christ dans sa passion. C'est lui qui dévoile en profondeur la Bible.
...Ce fut ainsi lors de la fête de la Pâque, qui commémorait l'événement de la libération du peuple hébreu soumis à l'esclavage en Egypte et le passage de la mer Rouge avec Moïse, que se sont déroulées la mort et la résurrection du Christ. Sa passion est ce qui nous libère aussi de toute servitude. Le passage à travers les eaux et le passage de la mort à la vie en Dieu : voilà aussi ce que nous représentons dans le baptême. Le Christ est la clé des Écritures comme il est la clé de ma vie.

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12 mars - quatorzième jour du Carême

Si tu as perdu la lumière.

Survint une nuée qui les couvrit de son ombre, et de la nuée une voix se fit entendre : "Celui-ci est mon Fils bien-aimé. Écoutez-le."
Évangile selon saint Marc, chapitre 9, verset 7.

Ne fuyons pas les ténèbres, elles ont peut-être à nous dire Dieu. Les apôtres sont effrayés, ne savent quoi dire, et ils entendent Dieu leur parler, les tourner vers le Fils bien-aimé. Entrons dans la nuée ténébreuse où nous perdons tout repère, toute lumière créée, pour entendre Dieu.

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13 mars - quinzième jour du Carême

Le maître du temps.

Soudain, regardant tout autour, ils ne virent plus que Jésus seul avec eux.
Évangile selon saint Marc, chapitre 9, verset 8.

« Soudain » : Dieu est le maître des événements. Lui, et pas nous. Dieu agit, surgit à l'improviste. C'est un bien brusque retour au quotidien pour les apôtres. Thérèse de Lisieux avait cette forte conscience de ce pouvoir de Dieu d'agir dans l'instantané. L'expression « En un instant » revient souvent sous sa plume pour parler de l'intervention de Dieu dans sa vie. Ici, ce « soudain » sonne comme l'annonce d'un retour à une réalité plus difficile où s'annonce la croix, la solitude du Christ.

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14 mars - seizième jour du Carême

Laisse vivre en toi le silence

Jésus leur défendit de raconter à personne ce qu'ils avaient vu, avant que le Fils de l'homme soit ressuscité d'entre les morts. Et ils restèrent fermement attachés à cette consigne, tout en se demandant entre eux ce que voulait dire "ressusciter d'entre les morts".
Évangile selon saint Marc, chapitre 9, versets 9 et 10.

Nous avons tous à retrouver la valeur du silence, celle où ce silence est une écoute, un attachement à une parole, un mûrissement. Cette consigne du silence s'explique aussi par l'anticipation de la Résurrection que constitue la Transfiguration avant la Passion, avant que le Christ soit « ressuscité d'entre les morts », ce que les apôtres ne pouvaient alors comprendre. Il leur fallait garder cette clé pour plus tard.

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15 mars - troisième dimanche du Carême

Du temple de pierre au temple de chair

Jésus trouva installés dans le Temple les marchands de boeufs, de brebis et de colombes, et les changeurs. Il fit un fouet avec des cordes, et les chassa tous du Temple ainsi que leurs brebis et leurs boeufs ; il jeta par terre la monnaie des changeurs et renversa leurs comptoirs.
Évangile selon saint Jean, chapitre 2, versets 14 et 15.

Comme chrétiens, nous disons que l'Église est la maison de Seigneur. Mais cette maison-là n'est pas une maison de pierre, comme le Temple de Jérusalem, mais une demeure de chair. Dieu ne demeure pas entre des murs mais au plus profond de l'homme, de chacun de nous. La colère de Jésus visait à nous faire comprendre que le lieu où nous prions Dieu n'est pas un lieu de commerce et qu'il n'y a aucune raison qu'il le devienne. Mais plus encore, Jésus voulait nous faire comprendre que Dieu ne réside pas d'abord dans un bâtiment. Il voulait nous dire que Dieu réside dans un temple complètement différent, un temple de chair, et lorsqu'il parle du Temple, il parle de son propre corps, le nouveau Temple. Son corps est non seulement le nouveau Temple, mais il va devenir lui-même également une offrande qui viendra remplacer tous les sacrifices du Temple. « Détruisez ce temple, et en trois jours je le relèverai », dit Jésus.
... En ces jours de carême, alors que la fête de Pâques approche, préparons notre coeur, nettoyons-le, éloignons de nous tout ce qui fait du mal à l'autre, faisons la paix et partageons-la entre nous, car par nos oeuvres nous glorifions Dieu. Voici Jésus qui frappe à nos portes, il veut entrer pour nous inviter à être avec lui. N'hésitons pas à lui ouvrir, ne pensons pas que nous sommes indignes ou que nous n'avons pas besoin de lui. C'est lui le seul qui purifie le corps de ses péchés, car le temps des sacrifices est fini.

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16 mars - dix-septième jour du Carême

Oser toucher

Or, une femme qui avait des pertes de sang depuis douze ans, et que personne n'avait pu guérir, s'approcha par derrière et toucha la frange de son vêtement. A l'instant même, sa perte de sang s'arrêta. Mais Jésus dit: "Qui est-ce qui m'a touché ?"
Évangile selon saint Luc, chapitre 8, versets 41-44

Aujourd'hui, où est Jésus pour que nous puissions le toucher ?
Nous ne l'avons jamais vu mais nous croyons qu'il est là, parmi nous. Il est là à travers sa Parole, par l'eucharistie, mais aussi dans chaque homme que nous rencontrons. Ce sont ces hommes que nos mains peuvent toucher. Ils se tiennent au milieu de nous dans la foule, mais chacun d'eux est unique à nos yeux, comme le Christ était unique pour cette femme.

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17 mars - dix-huitième jour de Carême

En marche vers la lumière

Jésus mit de la salive sur les yeux de l'aveugle et lui imposa les mains. Il lui demandait : "Est-ce que tu vois quelque chose ?". Ayant ouvert les yeux, l'homme disait : "Je vois les gens, ils ressemblent à des arbres, et ils marchent". Puis Jésus lui imposa encore les mains ; il se mit à voir normalement.
Évangile selon saint Marc, chapitre 8, versets 23-25.

Nous ne pouvons pas voir Dieu si nous n'acceptons pas de suivre Jésus qui nous apprend à vivre de manière nouvelle avec les autres. Car comment pourrions-nous voir les autres si nous restons enfermés dans notre maison ?
.... Demandons à Dieu d'ouvrir nos yeux pour que nous puissions regarder son visage à travers les autres.

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18 mars - dix-neuvième jour du Carême

S'enraciner dans l'écoute

Tout homme qui écoute ce que je vous dis et le met en pratique est comparable à un homme prévoyant qui a bâti sa maison sur le roc. La pluie est tombée, les torrents ont dévalé, la tempête a soufflé et s'est abattue sur cette maison ; la maison ne s'est pas écroulée.
Évangile selon saint Matthieu, chapitre 7, versets 24-27.

Dans ce texte d'évangile, Jésus nous invite à nous enraciner dans sa parole en la mettant en pratique. Car l'écoute de sa Parole, même si elle est très importante, ne suffit pas pour sauver l'homme.
... C'est la parole de Dieu qui nous introduit dans la vie éternelle. N'hésitons pas à ouvrir la Bible, à la lire et la relire et mettons cette parole en pratique pour bâtir notre Église, notre humanité, notre famille sur le roc qu'est le Christ.

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19 mars - vingtième jour du Carême

Goûter la vie

Quand l'heure du repas pascal fut venue, Jésus se mit à table, et les Apôtres avec lui. Il leur dit : "J'ai ardemment désiré manger cette Pâque avec vous avant de souffrir ! Car je vous le déclare : jamais plus je ne la mangerai jusqu'à ce qu'elle soit pleinement réalisée dans le royaume de Dieu."
Évangile selon saint Luc, chapitre 22, versets 14-16

Dans le livre de la Genèse, Dieu permet à l'homme de faire tout ce qu'il veut, sauf manger le fruit d'un seul arbre.
A cause de l'avidité d'Eve et de sa soif de connaître le mystère de cet arbre dont elle avait trouvé le fruit désirable, l'homme est entré dans le péché et il a connu la souffrance et la mort.
En revanche, Jésus désire manger avec ses disciples le repas de la Pâque pour nous donner sa vie, pour nous transformer à son image, nous faire traverser avec lui la souffrance et la mort, et nous donner la vie éternelle.

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20 mars - vint et unième jour du Carëme

L'odeur du Christ

Rendons grâce à Dieu qui nous entraîne sans cesse dans son cortège triomphal dans le Christ, et qui répand par nous en tous lieux le parfum de sa connaissance. Car nous sommes pour Dieu la bonne odeur du Christ.Deuxième lettre de saint Paul aux Corinthiens, chapitre 2, versets 14-17

Nous sommes la bonne odeur du Christ à chaque fois que nous prêchons l'évangile, que nous parlons de l'amour de Dieu et que nous montrons notre foi, en parole et en actes. De même, nous reconnaissons cette odeur attirante chez les autres lorsque nous contemplons l'action de Dieu qui transparaît dans leur vie.

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