Chemin d'alliance - Carême 2009 (année B)

21 mars - vingt-deuxième jour de Carême

Les cinq sens spirituels

Si l'on parle sous l'action de l'Esprit de Dieu, personne ne dit : "Jésus est un maudit" ; et personne n'est capable de dire : "Jésus est le Seigneur" sans l'action de l'Esprit Saint. Les dons de la grâce sont variés, mais c'est toujours le même Esprit.
Première lettre de saint Paul Apôtre aux Corinthiens, chapitre 12, versets 3 et 4

Touchons, regardons, goûtons, sentons et écoutons Dieu avec le don de l'Esprit qui nous est propre. Nous pourrons dire : « Jésus est le Seigneur » non pas seulement par une parole, mais avec tout notre être, toute notre foi, toute notre confiance en lui. Car il ne suffit pas de dire « tu sais bien que je t'aime ! », mais il faut aller plus loin encore pour montrer cet amour par nos actes et porter notre propre croix avec Jésus pour réaliser le royaume de Dieu sur la terre, et pour compléter le chemin du salut.

Un chemin de Carême avec "retraite dans la ville" :
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22 mars - quatrième dimanche de Carême

Un souffle de liberté

Vous avez été appelés à la liberté. Mais que cette liberté ne soit pas un prétexte pour satisfaire votre égoïsme ; au contraire, mettez-vous, par amour, au service les uns des autres. Car toute la Loi atteint sa perfection dans un seul commandement : Tu aimeras ton prochain comme toi-même.
Lettre de saint Paul aux Galates, chapitre 5, versets 13 et 14

La confiance en Dieu est une certitude sur laquelle je peux fonder toute ma vie : Dieu ne m'abandonne pas ! Si Dieu m'a créé libre, et me donne le désir d'être « parfait comme lui-même est parfait », c'est parce qu'il m'aime comme un père, et qu'il me donne les moyens de grandir en liberté. Les commandements qu'il propose ne sont donc pas qu'une contrainte ou un fardeau. Car quels parents laisseraient leur enfant faire ce qu'il veut, sans lui donner d'avertissement, sans le protéger contre les dangers ? Ainsi, les lois et la tradition, transmises par l'expérience des hommes, me donnent des repères et des habitudes pour chercher ce qui est bien et bon, et éviter le mal.

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23 mars - vingt-troisième jour du Carême

Je ne fais que chanter...

Nos vainqueurs nous demandèrent des chansons, et nos bourreaux, des airs joyeux.
Psaume 136

Le chrétien qui chante doit être avant tout celui qui arrête de rêver, qui ne se prend pas pour un artiste. Lorsque je chante, ma joie ne vient pas de ce que je fais, mais de ce que je suis : une créature de Dieu. Mon chant peut être libre, léger, parce qu'il n'est qu'une réponse gratuite à Dieu, lui qui m'a créé gratuitement, par amour. Je suis fait pour ça : chanter pour Toi, mon Dieu, sans raison !

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24 mars - vingt-quatrième jour du Carême

Pour la gloire de mon Père

Élevez vos voix, chantez ensemble, et bénissez le Seigneur dans toutes ses oeuvres. Rapportez à son nom la grandeur ; rendez-lui grâce par la louange, par le chant de vos lèvres et vos cithares. Et vous direz pour rendre grâce : "Les oeuvres de Dieu sont toutes très bonnes."Livre du Siracide, chapitre 39, versets 14 à 16.

La foi permet de proclamer que Dieu nous a créés, ainsi que le monde entier, par bonté. C'est tellement vrai que Dieu lui-même semble émerveillé de son oeuvre : « Il vit tout ce qu'il avait fait. C'était très bon ! » (livre de la Genèse, chapitre 1, verset 31). La bonté infinie de Dieu est telle qu'il peut en vérité chanter sa propre louange !

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25 mars - vingt-cinquième jour du Carême

Chanter Dieu de tout mon souffle

L'ange dit à Marie : "L'Esprit Saint viendra sur toi, et la puissance du Très-Haut te prendra sous son ombre..." Marie dit alors : "Voici la servante du Seigneur ; que tout se passe pour moi selon ta parole."
Évangile selon saint Luc, chapitre 1, versets 35-38.

La Vierge Marie nous montre comment entrer dans la joie de Dieu : par la confiance toute simple, malgré les doutes et les difficultés. Marie reçoit une nouvelle incroyable, qui va bousculer sa vie, et elle ouvre la porte de son coeur, pour que Dieu y fasse sa volonté. La joie que Dieu nous donne, ce n'est pas une petite consolation pour nous laisser « en rade » ! Mais il nous donne sa force, le souffle de liberté qui nous envoie au grand large : le Saint-Esprit.

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26 mars - vingt-sixième jour du Carême

Dieu qui m'espère et m'attend

Vous avez entonné la louange de vos dieux d'or et d'argent, qui ne voient pas, qui n'entendent pas, qui ne savent rien. Mais tu n'as pas rendu gloire au Dieu qui tient dans sa main ton souffle et toute ta destinée.Livre de Daniel, chapitre 5, verset 23

Comme le fils prodigue de la parabole de l'évangile, je brise le lien filial en choisissant de construire ma vie loin du regard du Père. Je quitte celui qui m'a tout donné, pour me livrer aux faux dieux que je me suis créés, ou que la société me donne : le désir de pouvoir, de richesse, de succès faciles... Le péché, ce n'est pas d'abord une faute morale, une infraction à la loi ; mais un oubli de Dieu et de ce qu'il est : un père qui ne veut que mon bien. A sa place, j'adore des faux semblants qui brillent, mais qui finissent par décevoir.

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27 mars - vingt-septième jour du Carême

Quand je crie vers Toi,
je chante déjà mon espérance

Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m'as-tu abandonné ? J'appelle tout le jour, et tu ne réponds pas ; même la nuit, je n'ai pas de repos.
Psaume 21

La foi n'est pas qu'un tranquillisant pour supporter la souffrance ; mais elle me donne déjà de glorifier le nom du Seigneur : quand je crie vers Dieu, je sais qu'il n'est pas indifférent, qu'il se laisse émouvoir même par mes chants de douleur.

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28 mars - vingt-huitième jour dans le Carême

Chanter par toute ma vie

Dans tout ce qu'il a fait, il a célébré la louange du Saint, du Très-Haut, en proclamant sa gloire. De tout son coeur, il a chanté les psaumes, il a aimé son Créateur.
Livre du Siracide, chapitre 47, verset 8

Lorsque je grandis en intimité avec Dieu, il me fait partager son propre chant d'amour pour l'humanité. Lui qui aime chaque homme et pardonne toutes les fautes, il me donne aussi la joie d'aimer mes frères, par le service libre et gratuit, la réconciliation, les oeuvres de justice... Alors ma vie sonne un peu plus juste, je deviens vraiment pour Dieu un fils.

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29 mars - cinquème dimanche de Carême

Si le grain ne meurt...

Amen, amen, je vous le dis : si le grain de blé tombé en terre ne meurt pas, il reste seul. Mais s'il meurt, il porte beaucoup de fruit.
Évangile selon saint Jean, chapitre 12, verset 23

Le combat de Jésus est un combat de la fraternité contre le mal : il a été assassiné comme des millions d'innocents crucifiés, gazés, bombardés, mais il a vaincu la mort et ses disciples peuvent continuer sa lutte en allant jusqu'à prendre le risque d'y laisser la vie. La vie chrétienne est une vie donnée : ce n'est pas une vie sacrifiée, c'est une vie donnée pour qu'elle porte du fruit. Ce don commence toujours modestement. Pour Jésus, il commence par trente années de vie cachée à Nazareth, puis c'est une vie donnée à la bonne nouvelle pour les pauvres, en actes comme en paroles. C'est une prise de position sans équivoque pour la victoire de la fraternité sur toutes les divisions, avec les seules armes de la fraternité. C'est un pari fécond.

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30 mars - vingt-neuvième jour du Carême

Une fraternité pleine de tendresse

Je vous en conjure, par tout ce qu'il peut y avoir d'appel pressant dans le Christ, de persuasion dans l'amour, de communion dans l'Esprit, de tendresse compatissante.
Lettre de saint Paul aux Philippiens, chapitre 2, verset 1

En français, le mot tendresse est celui qui permet le mieux de rendre compte du mot dont use la Bible pour désigner les sentiments de Dieu pour son peuple. Ce mot hébreu, rahamim, désigne d'abord le sein maternel, siège des sentiments de la mère pour l'enfant qu'elle a porté : ses entrailles « frémissent » pour lui. Mais c'est également vrai pour le père de l'enfant prodigue. Cela n'a rien à voir avec la pitié (c'est la traduction habituelle des Bibles modernes), parce qu'on ne saurait l'attribuer à la fiancée du Cantique des cantiques lorsque s'approche son bien-aimé (Cantique des Cantiques, chapitre 5, verset 4) !

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31 mars - trentième jour du Carême

La fraternité et la fermeté

Sois pour moi un roc de force, une enceinte, un rempart qui me sauve, car mon rocher, mon rempart, c'est Toi !
Psaume 31

Aimer avec tendresse, ce n'est pas se laisser manipuler par le premier venu qui a su percevoir nos failles. L'intelligence du coeur, qui est l'autre nom de la tendresse, est une authentique intelligence. Ce qu'elle apprend à détecter, c'est le désir de vivre de celui qui se trouve sur notre route, à demi-mort, parce que l'angoisse, la peur de l'autre et la peur de ses propres fragilités l'ont submergé.

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1er avril - trente et unième jour du Carême


Au-dessus de la mêlée ou au milieu

Le Christ a dû devenir en tout semblable à ses frères pour devenir dans leurs rapports avec Dieu un grand prêtre miséricordieux et fidèle pour couvrir les péchés du peuple. Car du fait qu'il a lui-même souffert par l'épreuve, il est capable de venir en aide à ceux qui sont éprouvés.
Lettre aux Hébreux, chapitre 2, versets 17-18

Le chrétien, pas plus que le prêtre, n'est pas un « séparé » et surtout pas un homme « supérieur ». Comme le Christ, « Dieu-avec-nous », il est « avec » et n'a donc pas à se pencher sur un « pauvre monde » qui n'attendrait que sa compassion.

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2 avril - trente-deuxième jour du Carême

La non-violence est-elle efficace ?

Que le soleil ne se couche pas sur votre colère : il ne faut pas donner prise au diable.
Lettre de saint Paul aux Éphésiens, chapitre 4, versets 26-27

La force de la non-violence est celle de la parole. Gandhi en a apporté la preuve. Mais il faut savoir aussi qu'une parole forte peut coûter très cher. Des évêques comme Oscar Romero ou Pierre Claverie en ont fait l'expérience, mais leur parole n'est pas perdue. Elle est comme la semence enfouie dans la terre.

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